LE DÉPISTAGE

Du cancer du col de l’utérus

1. LE DÉPISTAGE

La pratique régulière du frottis cervico–utérin (FCU) a contribué à diminuer l’incidence du cancer du col de l’utérus en France au cours des dernières décennies. Depuis 2018, un programme de dépistage organisé a été mis en place en France. La mise en œuvre de ce dépistage a été confiée aux centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), en appui des Agences régionales de santé (ARS). Toutes les femmes sont désormais invitées à se faire dépister régulièrement entre 25 et 65 ans, avec en premier lieu les femmes n’ayant pas eu de frottis depuis plus de 3 ans (arrêté du 4 mai 2018).
Suite au frottis, réalisé dans le cadre du dépistage organisé ou spontanément, l’échantillon peut être analysé par cytologie (observation des cellules au microscope) ou par biologie moléculaire pour rechercher la présence de génomes de différents HPV. De 25 à 30 ans, la cytologie est l’examen à réaliser en première intention. De 30 ans à 65 ans, et trois ans après la dernière cytologie cervico-utérine de dépistage avec un résultat normal, c’est la recherche d’HPV haut risque qui doit être réalisée en première intention. Le test HPV est à répéter tous les 5 ans en cas de résultat négatif. En cas de résultat positif, une cytologie de triage est réalisée. Si la cytologie montre des cellules normales, la recherche d’HPV est réitérée après un an ; si cette nouvelle recherche est négative, un test HPV sera réalisé cinq ans après. En cas d’anomalie au frottis, les patientes sont prises en charge selon les recommandations de 2016 « Conduite à tenir devant une femme ayant une cytologie cervico-utérine anormale ».
L’introduction du test HPV, en association ou non avec un test de cytologie, a démontré son efficacité dans le dépistage des lésions (pré–)cancéreuses du col de l’utérus dans de grandes études internationales. Les tests HPV sont, de plus, recommandés par l’Institut national du cancer et remboursés par l’Assurance maladie dans le cadre de la surveillance post-thérapeutique des lésions histologiques précancéreuses du col de l’utérus.
Documents de l’INCa relatifs au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus :
– Référentiel INCa /SFCC/SMPF « Rubriques de la feuille de demande d’examen pour le dépistage du cancer du col de l’utérus » (octobre 2018)
– Référentiel INCa/SFCC/SMPF « Comptes rendus et codes standardisés pour le dépistage du cancer du col de l’utérus » (octobre 2018)
– Référentiel INCa/ MSA/ Assurance maladie/ Sécurité sociale Indépendants «  Types et contenus des fichiers nécessaires à la création des bases de données pour le dépistage du cancer du col de l’utérus » (octobre 2018)
Autres documents :
Roadmap Eurogin 2017
– Haute Autorité de Santé – Synthèse et recommandations en santé publique (juillet 2019)
– Campagne de sensibilisation de l’Institut National du Cancer (INCa) pour la prévention du cancer du col de l’utérus : vaccination contre les HPV et dépistage régulier, une combinaison gagnante. https://www.e-cancer.fr/Acces-thematique/Vaccination-et-depistage-regulier-pour-dire-adieu-au-cancer-du-col-de-l-uterus (septembre 2019)

2. LE PRÉLÈVEMENT

Le prélèvement nécessaire à la recherche de papillomavirus humains haut risque peut être réalisé par un professionnel de santé ou grâce à un dispositif d’auto-prélèvement. En cas d’auto-prélèvement, seules des techniques de détection des HPV validées pour cette utilisation (tests d’amplification de cible) et comprenant un contrôle interne cellulaire doivent être employées.

3. LES MILIEUX DE RECUEIL DES CELLULES

Dans le cadre du programme organisé de dépistage, il est recommandé de prélever les cellules cervico-utérines dans un milieu de cytologie liquide validé pour la recherche d’HPV. Ceci est justifié par la possibilité de réaliser soit un test HPV réflexe, soit une cytologie réflexe, à partir du même prélèvement, sans avoir à reconvoquer la patiente si le test de première intention est positif. Les sociétés commercialisant les tests de détection des HPV recommandent un nombre limité de milieux qu’elles ont elles-mêmes validés. Une note de cadrage a été publiée en 2012 par la HAS concernant les « conditions de réalisation de la détection des papillomavirus humains (HPV) » afin d’améliorer la qualité des pratiques des tests HPV. L’année suivante (octobre 2013) c’est une synthèse faisant état des connaissances sur les « Conditions pré-analytiques de réalisation de la recherche du génome (ADN) des Papillomavirus Humains (HPV) oncogènes à partir de frottis cervico-utérins » qui a été publiée.
Une mise à jour de la liste des milieux liquides utilisables avec les trousses de détection des HPV selon les notices des fournisseurs est disponible ICI.

4. SENSIBILITÉ ET SPÉCIFICITÉ CLINIQUES DES TESTS HPV

Aujourd’hui plus de 40 trousses commerciales de détection des HPV sont disponibles. Une validation soigneuse de ces trousses est impérative car toutes n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation selon les recommandations internationales.
Les tests HPV utilisés dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus doivent présenter une sensibilité et une spécificité cliniques qui ont été publiées en 2009 par un groupe d’experts internationaux dans l’article « Guidelines for human papillomavirus DNA test requirements for primary cervical cancer screening in women of 30 years and older».
La « sensibilité clinique » ou « sensibilité diagnostique » correspond à la probabilité qu’un test donne un résultat positif (présence d’un HPV) en présence d’une lésion de haut grade. Pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, les tests HPV doivent présenter une excellente sensibilité clinique pour identifier toutes les patientes présentant une lésion et éviter les faux négatifs. Cette sensibilité doit être au minimum de 90% par rapport au test de référence Hybrid Capture 2. La spécificité clinique (ou diagnostique) correspond à la probabilité qu’un test donne un résultat négatif (absence d’HPV) quand il n’y a pas de lésion. Cette spécificité, pour la détection d’une lésion de haut grade, doit être au minimum de 98% par rapport au test Hybrid Capture 2. Aujourd’hui le protocole VALGENT propose une méthodologie rigoureuse et adaptée à la validation clinique des tests HPV à partir d’un jeu défini de prélèvements de cols utérins.
Une mise à jour de la liste des milieux liquides utilisables avec les trousses de détection des HPV selon les notices des fournisseurs est disponible ICI.